Alexis ∞ Raiponce

Les temps commençaient à changer. De gros nuages noirs prenaient possession du ciel de Westphalie depuis déjà plusieurs semaines. Mais plus le temps passait plus ses nuages prenaient de place et s’installaient sans autorisation. Il était temps qu’ils partent et que le soleil reprenne ses droits dans le royaume.
La forêt n’était plus un endroit très sûr en ce moment. Mais je n’avais d’autres choix de passer par là pour pouvoir retrouver Alexis. Je lui avais donné rendez-vous quand le soleil se trouvait entre Arendelle et Westphalie. J’avais fais en sorte de sortir du château par l’arrière et faisant confiance à ma servante, je lui avais dire de prévenir Eugène qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que je lui expliquerais tout à mon retour. Car depuis quelques temps, malheureusement je n’avais d’autres choix que d’agir seule. Depuis maintenant un mois nous cogitions avec Alexis, cherchant sans cesse une stratégie pour enfin avoir des nouvelles du royaume de neige. Depuis donc un mois je laissais mon mari de coté. Je ne pouvais plus le regarder dans les yeux car j’avais des doutes. De sombres et sûrement inutiles mais qui me rongeait petit à petit comme un feu qui me brûlait d’abord les pieds puis qui remontait le long de mon corps. Après cette discussion avec Alexis je prendrais mon courage et j’essayerai de mieux comprendre. De nous expliquer. Eugène avait changé. Etait-il encore celui que j’avais connu ? Ou souhaitait-il retrouver sa liberté ? Redevenir Flynn ? J’étais perdue. Seule dans ma tourmente personne ne pouvant m’aider. Je ne faisais confiance à personne. Car il ne fallait faire confiance à personnes dans des temps sombres. Mon père me l’avait nombreuses fois répéter.

J’arrivais dans une clairière à mi-chemin entre Arendelle et Westphalie. Ce n’était plus un chemin fréquenté depuis les différents événements. Les « Powerful » comme ils avaient été renommés préféraient passer par la caverne du Canard Boiteux que par le chemin le plus simple. Du coup, il n’y avait pas de risque d’être attaqué. Descendant mon cheval, je reconnus la chevelure blonde de mon amie. Prête au départ, elle n’avait pour une fois pas un nombre de bagage trop important. Elle voyageait léger ce qui lui éviterait de ce faire remarquer.

Je l’attrapais par le bras pour lui montrer ma présence. En lui souriant je lâchais son poignet. « Ne crains rien ce n’est que moi. ». Le cœur n’était pas là. Je n’avais pas envie de l’envoyer dans la gueule du loup et qu’elle se fasse avoir. « Ecoutes, tu peux toujours changer d’avis… C’est une mission très dure et je comprendrais que tu ne veuilles pas… » . Je repris ma respiration cherchant mes mots. Elle était mon amie depuis que j’étais revenue. Elle me connaissait et je la connaissais. Nous savions à ce moment précis à quel point cette mission était importante mais aussi très dangereuse. Il ne fallait un rien pour qu’elle soit découverte. Alexis était discrète, mais en ses temps tout le monde se méfiait de son voisin. Les anciens amis devenaient ennemis. « Es-tu certaine que personne ne pourra te reconnaitre-la-bas ? Je ne veux pas que tu prennes un seul risque. » Le temps nous était restreint, je ne pouvais partir du château aussi longtemps sans prendre le risque qu’on pense que j’étais entrain de faire des bêtises. Ce n’était pas réellement des bêtises… Quoique..

Raiponce ∞ Alexis

Quelle heure était-il ? Telle était la question que je me posais depuis que j'avais arrêté de marcher et m'étais assise sur un banc. La tête tournée vers le ciel étoilée couvert de son voile de soie noire, j'interrogeais la Lune du regard ; attente désespérée qu'est l'envie de réponse.
Je m'étais réveillée en pleine nuit, et mes efforts pour me rendormir avaient été vains. Aussi avais-je enfilé une robe bleue marine toute en dentelle et en douce tulle pailletée, des bottines et un manteau de velours sombre. Le temps d'une poignée de secondes d'attraper mon chapeau d'Alchimiste et j'étais partie, l'esprit presque noyé sous un flot tumultueux de pensées coupables. Les mains dans les poches, j'avais marché, marché, encore et encore, retournant questionnements douteux et réponses incongrues dans ma tête, jusqu'à ce que celle-ci me fasse aussi mal que les muscles de mes jambes. Alors, je m'étais arrêtée. J'avais jeté un regard suppliant à la Lune, sans toutefois avoir de réels espoirs.
Cela faisait un mois que Raiponce et moi cherchions une solution. Evidemment, je la connaissais déjà, depuis le début,  mais comment l'amener en douceur, sans qu'elle ne se sente coupable ? J'étais prête à prendre tous les risques imaginables, là n'était pas le problème. Mais je ne la connaissais que trop bien. A la moindre erreur de ma part, elle laisserait le poids de la culpabilité l'envahir et l'écraser, et je doute fortement qu'Eugène ne l'aide. Elle ne disait plus rien à propos de lui ; c'était ce qui m'inquiétait le plus, et c'était particulièrement ce qui m'avait fait comprendre que tout n'allait pas si bien, au delà du silence.
Je soupirais en regarder les premières lueurs du soleil éclairer Westphalie.Doucement, le rose et le orange envahir les cieux, les réchauffant de leur ténébreuse froideur. Père et Azelma vont s'inquiéter si je ne suis pas rentrée avant qu'ils ne se lèvent. Une seconde fois, je soupire, me lève, puis me met en direction du manoir Scalis. Certains commerçants commencent dès le matin à colorer les rues des centaines de couleurs de leurs chaleureuses échoppes et stands en tout genre. Avec un sourire attendri pour une fillette qui s'accroche timidement à la jupe rocambolesque de sa mère, j'achète à cette dernière une broche en argent ornée de myriade de petits rubis, un bijou cens protéger des mauvais esprits et apporter la chance -une aubaine pour quelqu'un d'aussi superstitieux que ma servante !
Lorsque j'entre enfin dans le somptueux jardin que Père se plaît tant à travailler, et que je traverse l'allée principale, et même en ouvrant la grande porte, le calme règne en maître sur le manoir. Inquiète, je vérifie les chambres, mais mon père et Azelma dorment encore. Bien qu'étonnée -Azelma se lève toujours aux premières lueurs de l'aube..-, je prends ma seule et unique malle, leur laisse un mot. Le cocher est déjà là, en avance, comme toujours. Il me fait un sourire inquiet, et je songe que je dois avoir une mine affreuse et des traits tirés. Il me descend la marche et je grimpe dans le carrosse avec un sourire reconnaissant.
Après un voyage qui me sembla interminable, nous arrivions enfin à la lisière de la forêt, où, conformément à ce qui était prévu, je devais traîner ma valise jusqu'à la clairière du portail. J'étais en avance : aucune trace de Raiponce. Alors, j'attendis, les yeux rivés sur le portail.
Soudain, quelqu'un me saisit le poignet. Perdue dans mes pensées, je fis volte-face rapidement, lorsque la voix de mon amie me rassura : « Ne crains rien ce n’est que moi. » Elle avait dit ça d'un ton enjoué. D'un ton faussement enjoué. Je fronçais les sourcils mais ne répondais rien.« Ecoutes, tu peux toujours changer d’avis… C’est une mission très dure et je comprendrais que tu ne veuilles pas… » J'ouvris la bouche pour crier mon agacement -j'avais promis maintes et maintes fois et j'étais sûre de moi, allez donc dire ça à cette bornée de Raiponce !-, mais elle fut plus rapide que moi.« Es-tu certaine que personne ne pourra te reconnaitre-la-bas ? Je ne veux pas que tu prennes un seul risque. »  Raiponce... Biens sûr que si, il y aura forcément des gens qui reconnaîtront peut être mon visage, et bien sûr que oui, je risque à tous moment  de me faire découvrir, et je sais bien que c'est dangereux, mais, Raiponce, regarde moi ! Je ne suis plus la jeune fille timide qui entrait dans l'âge adulte et qui avait besoin de toi pour être quelqu'un. Aujourd'hui, je peux rendre l'aide que tu m'as offerte, et crois moi, je compte le faire. Et quand bien même je me fasse découvrir, j'ai toujours mes potions pour me sortir des mauvaises passes. Raiponce, non, ne baisse pas la tête. Je peux y arriver. Mieux, je vais y arriver. D'accord ? Et rien de ce que tu feras ou diras ne m'en empêchera. Je repris mon souffle, guettant sa réaction avec un sourire  compatissant pour ne pas paraître trop dure avec cette reine que j'aimais tant. Hey, Raiponce. Je t'adore, je t'aime comme une sœur, tu le sais bien. Alors ne t'en fais pas pour moi. Je reviendrais, je te le promets.
Et c'était vrai. Je l'aimais réellement, et je comptais réellement revenir.

Alexis ∞ Raiponce

« Raiponce... » . Je n’aimais pas vraiment lorsqu’elle commençait une phrase comme ça. Je sentais venir un sermon assez long et important, sermon que ce seul Alexis était capable de me faire. Personne d’autre à la cour n’oserait. C’était pour cela qu’elle me plaisait tant. Malgré son caractère doux et si timide, elle cachait en elle une vraie furie. « Biens sûr que si, il y aura forcément des gens qui reconnaîtront peut être mon visage, et bien sûr que oui, je risque à tous moment de me faire découvrir, et je sais bien que c'est dangereux, mais, Raiponce, regarde moi ! Je ne suis plus la jeune fille timide qui entrait dans l'âge adulte et qui avait besoin de toi pour être quelqu'un. Aujourd'hui, je peux rendre l'aide que tu m'as offerte, et crois moi, je compte le faire. Et quand bien même je me fasse découvrir, j'ai toujours mes potions pour me sortir des mauvaises passes. Raiponce, non, ne baisse pas la tête. Je peux y arriver. Mieux, je vais y arriver. D'accord ? Et rien de ce que tu feras ou diras ne m'en empêchera. ». Tout ce qu’elle pouvait dire je le savais. Je savais que mes inquiétudes n’étaient pas fondées car elle serait toujours se débrouiller. Mais elle avait bien raison, je la connaissais depuis si longtemps que je ne pouvais pas ne pas m’inquiéter. Je l’aimais comme ma propre sœur, et même si elle avait passée la majorité, je la revoyais encore isolée, seule et moi lui tendant la main. Je l’avais aidé et soutenue. Aujourd’hui elle allait m’aider et me soutenir. Je ne savais pas où tout cela nous mènerait. Je savais juste qu’elle risquerait sa vie pour moi comme j’avais pu le faire moi aussi avant. Elle ne me rendait juste la monnaie de ma pièce au final. J’avais finalement fait face à ce sermon les yeux baissés avec une pointe de honte au fond de moi. « Hey, Raiponce. Je t'adore, je t'aime comme une sœur, tu le sais bien. Alors ne t'en fais pas pour moi. Je reviendrais, je te le promets. » Je relevais les yeux pleins de larmes et la serrais dans mes bras, ayant trop peur de que ce soit la dernière fois que l’on se voit. « Bon promis, je m’arrête dans les recommandations débiles. Cela va être dur sans toi, parce que je ne sais tout simplement pas à qui je pourrais me confier. » Mes pensées me firent directement penser à Eugène mais je l’effaçais de ma mémoire. Non, pas lui, pas maintenant. Notre couple était dans une impasse. Il n’était plus le Eugène que j’avais connu, et était devenu un homme se retrouvant dans le bordel de la ville à se taper des prostituées en attendant que le royaume aille mieux. Pendant que j’essayais avec tant de mal à relever Westphalie. « Je n’ai plus confiance à personnes sauf à toi. Cela va être compliqué sans toi pour m’épauler dans les difficultés qui vont m’arriver dessus. Je ne pourrais compter que sur moi-même sans toi. » Je n’arrivais pas à me rendre compte que le moment était réellement venu. Cela faisait déjà un mois que nous travaillions sur ce projet et déjà un mois que nous étions encore plus proches qu’avant. Unis par l’envie de comprendre, la soif d’apprendre, unis par une amitié sans faille. « J’ai réfléchis. Finalement te faire passer pour une alchimiste voulant servir le roi n’était pas une si mauvaise idée. Toujours mieux que de ce faire passer pour une prostituée. » Je rigolais en repensant aux nombres d’idées stupides et incohérentes qu’on avait pu penser. La prostituée était certainement la pire et je n’avais pas envie qu’Alexis soit réduit à ce rang. Il fallait qu’elle reste elle-même, et le domaine de l’alchimie lui allait si bien avec sa jolie robe et son chapeau. Elle avait tout d’une petite chimiste qui voulait conquérir le monde. « Tu as prévenue tes parents que tu partais ? Si ils me posent des questions qu’est ce que je dis ? . » J’avais toutes les raisons que ses parents viennent me voir si leur fille ne donnait plus signe de vie. J’avais bien peur qu’elle n’allait déjà pas me donner signe à moi, alors à eux… Ils pouvaient toujours attendre une lettre où un signe. Ils rêvaient. Et moi je n’avais pas envie de me retrouver bête devant eux sans quoi le dire pour ma défense…

Prénom ∞ Prénom

H ey, Raiponce. Je t'adore, je t'aime comme une sœur, tu le sais bien. Alors ne t'en fais pas pour moi. Je reviendrais, je te le promets. » Elle releva la tête, les yeux brouillés de larmes. En même temps, nous nous jetons dans les bras l'une de l'autre. La première larme coula, ronde, douce, glissa le long de ma joue. Puis une deuxième, une troisième. Je levais la tête vers le ciel, m'écartait doucement de Raiponce, refrénant les prochains sanglots. Sois forte, ma petite Alexis, sois forte pour elle... Je plantais mes yeux dans les siens en espérant que ce ne soit pas le dernier contact visuel que nous ayons... « Bon promis, je m’arrête dans les recommandations débiles. Cela va être dur sans toi, parce que je ne sais tout simplement pas à qui je pourrais me confier. » Je prenais une inspiration, attendant que ma voix redevienne normale. Si elle cassait en plein milieu de phrase, l'une comme l'autre n'allions pas tenir. « Tu ne peux pas savoir à quel point c'est dur de laisser quelqu'un derrière soi... Je... Je veux que tu m'avertisses au moindre soucis à Westphalie, d'accord ? Je te promets de revenir chaque mois, chaque deux semaines, si tu veux. » Ça y est, j'allais partir, laisser tout ça derrière moi, ma famille, mes affaires, ma sœur, mon amie. C'est surtout elle qui m'inquiétait. Père et Azelma veillait l'un sur l'autre, mais Raiponce ? Elle serait seule. Je ne peux pas la laisser sans protection.   Elle a besoin de quelqu'un, et si Eugène -il faudra que je lui touche deux mots à celui là !- n'est pas capable d'assurer ce rôle, il n'est pas capable d'être roi. « Tu sais quoi, ma belle ? Si tu as besoin de te confier, tu peux faire confiance à Azelma, ma servante. Elle est très bavarde, certes, mais c'est surtout la personne la plus loyale et fidèle que je connaisse. Elle ne dira rien si tu lui demandes, pas même sous la torture . Au même titre que toi, c'est une personne formidable. » On se regarde un moment sans rien dire, puis une étincelle rieuse s'allume dans ses yeux, et elle me dit en riant :« J’ai réfléchis. Finalement te faire passer pour une alchimiste voulant servir le roi n’était pas une si mauvaise idée. Toujours mieux que de ce faire passer pour une prostituée. »  J'éclatais de rire à mon tour. Mais quelle idée saugrenue nous avions eu, ce soir là. Et encore, ce n'était pas la pire ! Quand j'y repense, nous avons aussi passé un mois à rire en proposant des couvertures toutes plus farfelues les unes que les autres ! « Tu vois, mon idée d'Alchimiste n'était pas une si mauvaise idée, finalement ! Je ne vais pas te mentir, je suis soulagée que tu ais abandonné cette idée de prostituée, parce que je ne crois pas que je serais vraiment apte à jouer une prostituée... Ça ne me ressemble pas, mais alors, pas du tout ! » Et puis, songeais-je, je n'aurais pas besoin de vraiment mentir, je suis réellement une Alchimiste, et il m'arrive souvent de proposer mes services ! Bon. Cela dit, j'aurais sûrement une partie « séduction » à mettre en œuvre pour connaître certaines informations, mais ce ne serait pas -j'espère !- trop un problème... « Tu as prévenue tes parents que tu partais ? Si ils me posent des questions qu’est ce que je dis ? . » J'avais dit à Père de ne pas s'inquiéter, je partais en voyage d'affaire, qu'il n'avait pas besoin d'embêter la Reine avec des question stupides, puisqu'elle même ne savait pas où se ferait mes différentes escales, ni même dans quels royaume précis j'allais... En soi, ce n'était pas réellement un mensonge.. Si ? Et puis, j'avais laissé à Azelma un mot qui lui racontais la situation, sans lui donner de réels détails importants, ni même que j'allais espionner. Mais je lui avais dis que c'était en étroite collaboration avec la Reine, et lui avait conseillé d'aller la voir si elle avait besoin de quoique ce soit. « Ne t'inquiètes pas, je les ai plus ou moins prévenu en.. En omettant quelques détails, ils ne devraient pas trop t'embêter. » Je ne leur enverrais rien qui puisse les mettre en danger. Donc, aucunes nouvelles, aucunes lettres. Evidemment, ce n'était pas simple pour moi d'oublier ainsi ma famille, mais j'étais obligée... « Raiponce... Je sais que... Que ce ne sera pas facile pour toi, mais... Pourrais-tu t'occuper de donner des nouvelles à ma famille, chaque fois que je reviendrais ? Je... Je ne peux pas le faire et... C'est important pour moi... Tu comprends ? » Ça me gênait de demander ça à Raiponce. Je jetais un coup d'oeil vers le portail, la prit une seconde fois dans mes bras, et lui murmurais à l'oreille : « Je vais devoir y aller... »

Alexis ∞ Raiponce

Les départs étaient toujours insupportables parfois même insurmontables. Trop de tristesse en un court moment avec dans la tête que ces « et si, et si… ». Malheureusement le temps passait et Alexis devait prendre la route vers Arendelle avant que quelqu’un ne la remarque sur la route. L’aube approchait à grandes allures et le temps changeait. Moi-même je devais me hâter à rentrer pour ne pas inquiéter le château. Entre nous deux, il y avait beaucoup d’affections et pas assez de mots. Cependant, tout semblait se défaire aujourd’hui par la peur de ne jamais se retrouver. . « Tu ne peux pas savoir à quel point c'est dur de laisser quelqu'un derrière soi... Je... Je veux que tu m'avertisses au moindre souci à Westphalie, d'accord ? Je te promets de revenir chaque mois, chaque deux semaines, si tu veux. » Je lui souris. Elle s’inquiétait bien trop et cela risquait de perturber sa mission. Non, elle devait rester à Arendelle sans penser à nous. Elle savait que s’il se passait quelque chose de grave elle serait l’une des premières au courant. « Ne t’inquiète pas. Reste là-bas jusqu’à ce que tu sentes que tu es acceptée. Et puis tu verras bien ce qui se passe. On s’écrira d’accord ? Tu me tiendras au courant c’est promis ?  » Pas question de la laisser en terrain inconnu sans qu’elle ne puisse pas me contacter. J’espérais seulement qu’elle s’en sortirait sans problème. Et qu’elle me préviendrait au moindre souci qu’elle n’essayerai pas de régler cela toute seule comme une grande. Comme moi finalement. . « Tu sais quoi, ma belle ? Si tu as besoin de te confier, tu peux faire confiance à Azelma, ma servante. Elle est très bavarde, certes, mais c'est surtout la personne la plus loyale et fidèle que je connaisse. Elle ne dira rien si tu lui demandes, pas même sous la torture . Au même titre que toi, c'est une personne formidable. ». » Je n’osais pas lui dire que j’allais sûrement le faire plutôt qu’elle ne le pensait. Je n’avais plus personne maintenant qu’elle était partie. Je lui souris avec amitié et lui promis d’un signe de tête. J’avais pensé à m’être sa servante à la cour mais je mettais toujours dit qu’Alexis n’aimerait pas. Et puis nous changions de sujet, nous rappelant pendant un petit temps de nos moments passés ensemble qui nous avait été si précieux. Elle m’avait sorti de ma tristesse et cela avait été merveilleux. Elle m’avait permis d’oublier pendant un temps le château, toutes les histoires qui risquaient de briser mon couple. « Ne t'inquiètes pas, je les ai plus ou moins prévenu en.. En omettant quelques détails, ils ne devraient pas trop t'embêter. » Je lui souris face à cette réponse, mais j’étais tout de même inquiète pour son père. Il aurait sûrement voulu avoir des nouvelles de sa fille et à cause de moi, il devra se ronger les ongles jour et nuit en attendant une lettre, un espoir qui ne viendrait pas. « Raiponce... Je sais que... Que ce ne sera pas facile pour toi, mais... Pourrais-tu t'occuper de donner des nouvelles à ma famille, chaque fois que je reviendrais ? Je... Je ne peux pas le faire et... C'est important pour moi... Tu comprends ? » Je secouais la tête en signant d’acceptation. Il était normal que lui donne ce service. « J’essayerai même de les prévenir lorsque tu m’enverras une lettre. Au moins qu’ils sachent que tu es bien vivante. » C’était normal pour moi. Ils avaient le droit de savoir c’était leur droit, leur droit de parents. Je n’imaginais pas la douleur qu’ils devaient avoir face à ce départ surtout en ces temps si obscurs. Et j’espérais qu’ils ne m’en voudraient pas et qu’ils soient fiers que leur fille serve la couronne. : « Je vais devoir y aller... » Je soupirais. Effectivement, le soleil commençait à apparaitre au loin et tous les peuples allaient bientôt se réveiller. «  Prend soin de toi. Ne te fis à personne et ne te confie à personne non plus. Je t’aime comme une sœur et je veux que tu reviennes. » Je la tenais une dernière fois  dans mes bras, puis la laissait repartir pendant que moi je reprenais la route vers mon royaume..


J’étais inquiète. Inquiète de ne pas avoir de nouvelles d’Alexis après autant de temps. Elle devait être arrivée après tout ! Arendelle n’était pas si loin de Westphalie. J’avais peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. Prenant un bout de parchemin et une plume je rédigeais rapidement quelques mots.

« Mon Alchimiste,
Cela fait déjà deux lunes que tu es partie. J’ai bien calculé, tu devrais être arrivée à bon port maintenant. Le temps est froid ici, le soleil  semble être parti une nouvelle fois. La famine approche, et le peuple se déchire. J’ai peur, peur de ne pas être à la hauteur de la mission que l’on m’a donné. Et j’ai peur, de t’avoir emmené dans la gueule du loup.  Ne reste pas trop longtemps sous la neige, donne moi des nouvelles, ne te congèle pas. Bouge et si il le faut, reviens-moi. Fais attention à toi, même si je te les dis bien trop de fois. Ne t’occupe pas des autres justes de toi.  Avec cette lettre tu trouveras des herbes que j’ai cueillit en pensant que sous la neige, il ne doit pas plus y avoir de vie…

Ton amie, et ta Sœur. »

Puis la donnant un oiseau, je l’envoyais, espérant qu’elle la reçoive sous peu.